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Le monument, Datejust.

Limite faire un article dessus c'est presque aussi casse gueule que de patiner en charentaises...


Il y en a peu des montres avec un nom aussi évocateur...Il y en a aussi très peu qui nous font un effet aussi immédiat, qu'on aime ou qu'on la déteste, c'est un chef d'oeuvre de design dans sa construction, une pièce maîtresse dans une collection, une daily watch idéale...bref le top non?


Bon, on s'installe confortablement, parce que mon avis sur la chose n'est pas aussi idyllique que ça... (ptin j'ai la pression, je vais pas me faire que des amis...)


Mon aventure Datejust à moi commence avec un modèle ref 1603 de 1966 trouvé chez un ami au grand coeur qui m'a troqué deux montres contre sa DJ (petit sobriquet dans le milieu).

On va dire que mamie est dans un état "honnête" un poil overpolished, un peu de tâches sur le disque de la date par ci par la, un stretch incroyable sur son jubilé plié (je vais y revenir).

Et un cadran sunburst coquille d'oeuf avec indexes "door stop" (les plus cool selon moi).

Lunette crénelée en acier ( et non cannelée en or).





Donc déjà quand on débarque chez roro (oui c'était la première à mon actif et à ce jour, la dernière) il faut causer une autre langue limite...c'est plein de jargon d'expert qui au final te vulgarise des conneries pour identifier les versions...(Batman, Kermit, bubbleback, tartenfion...)


Premier tour de poignet! drôle de sentiment... entre fierté un peu bête d'obtenir pour le premier coup une montre couronnée donnant accès au fameux "oui c'est une vraie" (à vrai dire l'aura de l'objet dépasse quasiment le ressenti à proprement dit) et aussi, pour la première fois de ma vie, timidité me poussant à la glisser sous une manche de chemise plutôt que d'exhiber le joyau...


Pourquoi? j'sais pas...Non pas par peur de me la faire piquer du poignet, mais plutôt ce feeling un peu "mal aisant" de montrer à qui voudra le voir que j'ai le prix d'une citadine au poignet...

Pourtant ce n'est pas la première fois ni la dernière je pense, mais une Rolex, quiconque demandera " c'est une Rolex?" jugera en un instant la personne après le "oui" suffisant qu'il s'en suivra...

Bon j'exagère hein, mais en gros, pas rassuré, presque gêné mes premiers pas en sa compagnie son donc remplis d'hésitations et de timidité.

A tel point que je ne l'apprécie pas tout de suite.



(avec tout que ça va! même des Mocs lie de vin)


Je lui voit surtout ses défauts, à savoir une date...non rapide... (sur une datejust je me dis que c'est un peu poussé du coude quand même) et son bracelet...

Son grelot devrais-je dire. Bon ça c'est un peu au cas par cas j'en conviens, mais un conseil...évitez les Jubilés pliés si ce bruit de "breloque" vous donne des boutons.


Plus ça va, plus les jours passent, plus je vois le positif bien entendu.

La facilité déconcertante pour l'accorder avec n'importe quelle tenue par exemple (oui, on dirait pas mais je me pomponne un peu).

C'est en effet la Daily watch parfaite, ça passe partout, c'est élégant tout en étant sport. Raffiné mais robuste.

Puis je m'attarde sur les détails, ce cadran réalisé quand même avec une précision du diable, pas un pet de lapin, rien de travers, cet oyster case qui conserve ça de manière fantastique quand même, malgré les abus de sa vie antérieure ( stretch, sur polissage, humidité controlée sur les dates).

Je mets au défi n'importe quelle Polerouter ou montre du genre avec le même vécu de s'en sortir avec si peu de séquelles.

Les indexes door stop qui te font des coups de miroirs éblouissant limite sur les 12/ 6 /9h, et cet effet aiguilles délicates coupées au scalpel sur les autres.






La lunette crénelée (1603)...et pas cannelée (1601) qui pour moi est un faux débat, puisque sincèrement je trouve ça aussi joli. Bon c'est peut être pour l'égo, le fait de ne pas avoir la lunette en or blanc, ça peut en traumatiser certains...Moi je l'ai bien vécu.



1601 VS 1603


Non, ce que j'ai mal vécu au final c'est ailleurs...et cet ailleurs il se voit au quotidien...sur nos écrans...

Alors la c'est purement moi, et moi seul que ça engage...

J'ai fait une overdose...parce qu'il ne se passe pas un jour sans que j'en croise une dizaine en post instagram ou encore sur des forums horloger ou bien même sur quelques poignets (souvent de mecs avec qui je n'aimerai pas trop être pote, mais qui pourraient très certainement m'accorder un prêt immobilier).

Alors oui, on vit cette passion pour nous, pas pour les autres, oui.

Mais le fait de voir cette montre chaque jour à fini par me la rendre banale au poignet...quitte à ce que parfois je vienne à me dire qu'elle ne me faisait ni chaud ni froid...


Je vous voit la, choqué et limite hilare, mais pourtant je vous le confirme, la Datejust n'est pas à la hauteur de mes espérances.

Et certainement du au fait que mes espoirs furent en fait fondés sur des mirages de mon esprit, nourrit à coup de photos d'icônes et de personnalités portant cet objet si reconnaissable, si parfait...peut être trop parfait...





Au final? je n'ai jamais pu m'approprier pleinement cette DJ, peut être son état pas irréprochable, ou simplement le fait d'être une Rolex dans la plus pure expression...je ne sais pas encore...j'y reviendrai certainement, il faut que ça murisse en moi encore...


Je me sens l'âme d'un explorateur horloger avec mes diverses Universal Genève et autres pépites oubliées...alors qu'en Datejust, je me sens comme un Christophe Colomb, mais qui aurait découvert l'Amérique en 2012 avec Easyjet.






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